Evelt Faustin : je peins pour ne pas mourir

Evelt Faustin : je peins pour ne pas mourir

 

Evelt Faustin est peintre et sculpteur, ce, à la notoriété grandissante. Il utilise avec génie le 3e art pour communiquer et imprimer le réalisme. Lumière sur ce peintre, dont la création artistique occupe une place prépondérante dans sa vie.

C’est en 2004, quand il a ressenti cet appel pour le 3e art, mieux,  la peinture. L’originaire de Petit-Goâve avait entre 17 et 18 ans lorsque cette passion s’est allumée en lui après avoir participé à un camp d’été à l’école communautaire Gérard Baptiste de Vallue. C’est dans cet établissement scolaire qui l’a vu grandir que le Petit-goâvien a suivi un atelier de peinture avec le peintre Jean Claude Garoute alias Tiga. Ce dernier lui avait fait comprendre qu’il était possible d’inventer autre chose. Dès lors, la machine s’est enclenchée petit à petit. Evelt Faustin sera peintre.

Cet enseignement qu’il a reçu avait eu de l’influence sur ses désirs de se frotter à la peinture : « Cet amour pour la peinture vient des lignes,  des formes,  des couleurs de TIGA et aussi des mots d’encouragements des contemplateurs de mes premières œuvres », a déclaré l’actuel professeur d’art plastique au collège Wesleyen de Petit-Goâve et au collège Frère Enel Clérismé à Miragoâne.

Pour poursuivre ses études secondaires, Faustin a quitté Vallue,  douzième section communale de Petit-Goâve, où il a poussé ses premiers cris un 18 février. Le 4e de la fratrie de onze enfants a déposé ses bagages en 2005 au centre-ville de la cité de Faustin Soulouque, où sa passion pour cet art allait commencer à augmenter et à devenir un élément indispensable dans sa vie. Evelt Faustin : « L’art est pour moi, un outil de communication. C’est une façon de thématiser, d’immortaliser ou de reproduire le réel. »

Les ateliers Hermantin, animés  par le peintre Osée Hermantin, auxquels il a participé 7 ans plus tard, soit en 2012, l’ont poussé à aller plus loin et à se perfectionner davantage. Les envies ne suffisaient plus, il fallait passer aux réalisations : « J’ai commencé à former des lignes et des formes et mélangé les couleurs harmonieusement. À partir de mes petites réalisations, certains m’ont appelé artiste et j’ai commencé à avoir pour de vrais amis, mes pinceaux », remémore Evelt, qui dit avoir un style Haitiano-africain.

Peu de temps après, la notoriété de l’artiste qui traîne derrière lui aujourd’hui 12 ans de carrière est montée sur les planches après avoir vendu sa première toile paysage sur Facebook. Ainsi, il a pu bientôt suivre sa vocation sans soucis matériels : « Pour peindre, j’utilise le sable de mer, les feuillages, le charbon, spray, peinture ». En plus de la couleur bleue qui signifie calme, intelligence et la responsabilité, qu’il utilise fréquemment, c’est entre autres cette recette qui caractérise ses travaux. Pour préserver cette constance dans la réalisation de ses toiles : “Je suis inspiré par tout ce que nous ont laissés nos ancêtres comme héritage,  par l’énergie positive que transmet la nature.”, soutient Evelt, s’enflammant pour Jean Michel Basquiat, Salvador Dali, Osée Hermantin et Ted Zamy Dorvil.

Le sculpteur de 32 ans dont les débuts ont été timides compte dans ses annales plusieurs initiatives louables au niveau peintural à Petit-Goâve. Il a créé en Juillet 2017, Harmonart création, une structure artistique et culturelle. Cette organisation qui s’installe à petit Goâve, veut susciter l’intérêt des jeunes dans le domaine de l’art et de la culture. A côté de cela, il est le directeur d’EAP (Éclosion atelier de peinture), dont il espère en faire une grande école de peinture dans la Caraïbe. Il est également co-organisateur d’une manifestation culturelle,  baptisée la vie en couleur. Cette démarche qu’il a entreprise avec son petit frère Wismy Faustin, aussi peintre, cherche à mettre en valeur les jeunes artistes peintres, poètes, danseurs, slameurs, musiciens et comédiens. “Je cherche toujours à promouvoir la culture haïtienne à travers mes peintures, à jeter un coup d’œil sur le passé, à apprendre aux gens à vénérer nos ancêtres, à respecter la nature et à donner de l’importance aux dieux qui nous entourent.”, a-t-il avoué.

En somme, toutes ces expériences l’ont mûri et lui ont donné cette dextérité à toujours travailler et à impulser la peinture grâce à des initiatives. Evelt veut construire une carrière plus longue possible. C’est pour cela qu’il a aujourd’hui deux idées en tête : Donner un musée à la région goâvienne et assurer la formation culturelle et artistique des écoliers haïtiens, notamment dans le domaine d’art de récupération et la peinture, deux énièmes challenges qu’il compte relever dans un proche avenir. Nul doute, ce talent époustouflant n’est pas prêt de s’arrêter.

Jessica Nazaire

Jessica Nazaire

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