Tafa Mi- Soleil expérimente l’esthétique existentielle

En 1983, Michel Faucoult prononçait une conférence à l’Université de Berkeley en Californie. Ses étudiants lui faisaient cette interrogation : « quel genre de morale pouvons-nous élaborer aujourd’hui? »

Il avait répondu: « Ce qui m’étonne, c’est le fait que dans notre société l’art est devenu quelque chose qui n’est en rapport qu’avec les objets et non pas avec les individus ou avec la vie (…) Mais la vie de tout individu ne pourrait-elle pas être une œuvre d’art? Pourquoi une lampe ou une maison sont-ils des objets d’art et non pas notre vie? »

Ici, dans cette performance artistique de Tafa Mi-Soleil, on est en face de l‘esthétique existentielle que prônait Michel Foucault. Se soucier de soi-même, faire de sa vie une œuvre d’art, expérimenter la rhétorique de l’authenticité.

L’art performatif, c’est quand le dire artistique, se réalise simultanément dans le faire artistique.

L’art permet à Tafa d’expérimenter son culte de soi et de ne pas contourner le lieu direct de son épanouissement individuel. Elle est l’œuvre de son ouvrage. C’est pour l’une des raisons qu’elle n’est pas dans la sublimation représentative dans le sens de B. Stiegler pour ainsi dire sous l’emprise des censures culturelles psychanalytiques…

L’on se rappelle de l’artiste franco-italienne Deborah De Robertis dans un geste performatif qui exposait son sexe au Musée d’Orsay.

Tafa n’est pas dans la confession plastique. Elle n’est pas Pascale Faublas qui vit en hiatus son culte du corps par la représentation impersonnelle des bijoux indiscrets ou encore les Vagins. Entre l’énonciation verbale et plastique, Tafa Mi-Soleil est en situation AESTESIS et affirme qu’elle est MAÎTRE de son corps.

Si ça choque, si c’est le libertinage artistique, c’est parce qu’on essaie toujours de s’affranchir de la morale chrétienne mais prisonniers de son éthique.

Attention aux yeux chastes!!! C’est une œuvre artistique vivante qui entend donner du sens au combat de la femme et non un outil de chanalité ou de fornication mentale.

Orso Antonio Dorélus

📷: Jean Wilkens Aristhène (Jwa)