À la rencontre de Franck S. Vanéus
Franck S Vanéus signera son troisième ouvrage le 26 juin 2022 à La Shekinah Hôtel sis à Thor 10, rue de la Paix à Carrefour. Il s’agit d’un poème fleuve ayant pour titre “Dialogues infinis”.
Vedette Mag: Présentez-nous “Dialogues infinis”.
Franck S. Vanéus: Dialogues infinis est une conversation entre deux amants légendaires, Anacaona et Kaonabo, traversant toute l’histoire de notre île chérie, Ayiti. Elle porte sur la vie et sur notre destinée, rappelant au passage comment il faisait bon de vivre avant l’arrivée des européens. Les Caciques revisitent notre passé douloureux avec les maîtres du monde prétendument civilisés, mais dépourvus de toute humanité et aveuglés par leur avidité. Leur échange met en lumière aussi les zones d’ombre sciemment occultées par ceux-là qui se disent aujourd’hui amis d’Ayiti tout en continuant à remuer dans la plaie de l’ignominie le couteau de la haine de l’autre. Elle se termine par la fin de la médiocranticité, la déculturation et leurs corolaires occupant tous les interstices du pouvoir dans notre pays.
VM: Qu’est-ce qui vous a incité à écrire ce livre?
FSV: La souffrance de notre peuple dans l’indifférence totale des puissances colonialistes à travers le temps a toujours posé problème et n‘a pas cessé de provoquer l’indignation au sein de notre intelligentsia. Les Durand, Coicou, Dupré… m’interpellent tous les jours. Obstinément, j’ai toujours eu envie de mettre mes pas dans leurs pas. J’espère, par ce texte, y être parvenu. D’un autre côté, les discours profondément empreints de préjugés et de haine des ambassadeurs étrangers agissant en pays conquis, saupoudrés de fraternité et d’égalité de façade entre les peuples pour mieux asseoir leur domination révoltent ma conscience d’Ayisyen. Il me semble que Vertières est une gifle dont les stigmates hantent encore la mémoire collective des maîtres du monde.
VM: Un vers pouvant le résumer…
FSV: C’est difficile de répondre à cette question. Je crois toutefois qu’une strophe traduit bien l’esprit du texte : «
Quand les incompétents
Les ignares
Pataugeant dans leur mare
Accèdent aux pouvoir
Le tambour de l’ignorance
Résonne sans arrêt ».
VM: Vous avez déjà publié deux ouvrages… Peut-on dire que votre plume a grandi?
FSV: Ce serait un peu présomptueux de tenir de tels propos. Néanmoins, j’apprends de plus en plus au contact des meilleurs écrivains du pays qui ne cessent de me prodiguer des conseils. Les rencontres avec les lecteurs sont tout aussi enrichissantes. Cela dit, le chemin s’étale devant moi à perte de vue. J’y avance conscient de ma responsabilité et des enjeux.
VM: Avez-vous d’autres projets d’écriture en perspective?
FSV: Il est évident que d’autres textes germent en nous tandis que d’autres dorment déjà dans nos tiroirs attendant d’être publiés. Nous nous sommes promis deux parutions par année sur une période de trois ans. Ce pari sera donc tenu.
Propos récueillis par: Gédéon Volcy
