Qui est Deïta, Femme de lettres à l’honneur à la 12e édition du festival interculturel Kont Anba Tonèl ?

Qui est Deïta, Femme de lettres à l’honneur à la 12e édition du festival interculturel Kont Anba Tonèl ?

Deïta est l’une des plus importantes auteures de la littérature haïtienne d’expression créole. Peintre et femme de lettres, elle a passé sa vie à défendre la culture Haïtienne. Pleins feux sur cette conteuse à l’honneur à la 12e édition du festival Kont Anba Tonèl.

Deïta, dont le nom signifie “Petite déesse”, a été dramaturge, peintre, conteuse, poétesse, romancière et ethnographe autodidacte. Fille de Luc Foucard et d’Isabelle Markez, haïtienne d’origine dominicaine, Deïta est née le 21 septembre 1935 dans une famille de neuf (9) enfants. Vers ses 17 et 18 ans, son amour pour le 3e art l’a poussée à suivre des cours de peinture. Peu de temps après, la Port-de-paisienne a déposé ses bagages à New York, où elle avait vécu pendant dix ans. De là, elle s’était affiliée à l’AMORC et L’OMT, deux organisations mondialement reconnues.

Deïta, de son nom de naissance Mercedes Foucard Guignard, a passé sept (7) ans, soit de 1982 à 1989, comme professeure de théâtre à l’École Normale Rurale (frères). De 1987 à 1989, elle a été membre du comité de rédaction de l’imprimerie Henri Dechamps.

Femme de lettres, l’ancienne colaboratrice au journal Le Nouvelliste, dans la section Nouvelles littéraires, Deïta a publié plus d’une quinzaine d’ouvrages en français et en créole. Nous citons entre autres : Les désespérés, 1963; Filibé, 1978-1979; Majòdyòl, 1981; Nanchon, 1986; Contes des jardins du pays de titoma, tome 1, et esperans dezire en 1989; Kont nan jaden peyi Ti toma, 1991; Objets au quotidien, art et culture populaire en Haïti et la légende des loas : Vodou haitien en 1993; Mon Pays inconnu, tome 1, 1997; Mon pays inconnu, Tome 2, 2000; Contes des jardins de Pays de Ti toma, tome 2 , 2003

Sa rencontre avec le Vodou
L’ancienne bibliothécaire au collège Saint Louis de bourdon aimait depuis son plus jeune âge écouter les chansons traditionnelles. Aussi folkloriste, elle a découvert le vodou grâce à ses voisins qui jouaient de la musique racine. Mais surtout, selon Frater Gaetan Mentor, ses premiers contacts ont pris forme avec la campagne des rejetés de l’Église Catholique. Curieuse, elle a assisté à sa première cérémonie en compagnie de son mari, Gérard Guignard, chez le papaloi William Destin.

Pour approfondir ses recherches sur les rites, dont Rada, Petro ainsi que les sociétés secrètes, Deïta a assisté à de nombreuses cérémonies et danses. D’ailleurs,  pour publier la légende des loas de vodou haïtien, la chercheuse a passé vingt années de sa vie à se rendre dans les cérémonies de vodou et décrire la vie des loas et ce, sous leurs dictées. Cette conteuse qui a eu quatre enfants, se disait être une bonne amie de papa legba et se définissait comme la messagère des loas. Mercedes Foucard Guignard, connue pour être la première femme à publier un ouvrage en créole haïtien, meurt le samedi 29 décembre 2012 à Pétion-ville.

Croyant que les œuvres de Deïta ne devraient pas être éphémères, Foudizè théâtre met à l’honneur la conteuse à la 12e édition du festival interculturel Kont Anba Tonèl. Des témoignages et autres travaux réalisés sur la vie de cette femme qui était attachée à sa culture, sont à découvrir du 17 au 21 septembre 2021. Ce sera une occasion parfaite de connaître les zones d’ombres de l’univers de Deïta.

Jessica Nazaire

Jessica Nazaire

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