Discours du nouveau ministre de la Culture et de la Communication, Monsieur Jean Emmanuel JACQUET

Monsieur le Ministre de la Planification et de la Coopération Externe, Honorable Dieuseul Simon Desras

Monsieur le Ministre de la Culture sortant, Pradel Henriquez

Monsieur le Secrétaire d’Etat, Frantz Exantus

Monsieur le Directeur général, Camy Depas

Messieurs les Directeurs généraux des organismes de tutelle du Ministère,

Madame la Directrice de Cabinet, Ministre DithnyJoan Raton

L’ensemble des directeurs de services, cadres et personnel du Ministère,

Mesdames Messieurs,

Je suis heureux d’être ici, ce matin, au sein de ce Ministère, cette fois-ci, en tant que Ministre. Cette institution a été à un certain moment de ma carrière, en tant que journaliste culturel, un lieu de fréquentationpar excellence, soit pour couvrir des évènementsculturels d’envergure, soit pour rencontrer un ministre ou travailler avec lui. J’ai ainsi envie de dire que je suis de retour. La plupart d’entre vous sont d’ailleurs de vielles connaissances ou tout simplement d’anciens collaborateurs.

Laissez-moi me découvrir devant Notre Seigneur, l’Eternel des Armées, lui qui met toujours sa main sur moi et me conduit.

Je profite aussi de l’occasion pour d’abord remercier le Ministre Pradel Henriquez pour cette longue amitié, ensuite le féliciter pour le travail ô combien difficile déjà accompli dans ce contexte que nous connaissons tous, articulé par des crises de nature nouvelle et l’assassinat crapuleux, innommable, du Président Jovenel Moise. Paix à son âme, condoléances à sa femme et à ses enfants, et puisse la lumière éclairer le chemin de son évolution.

Je viens ainsi remplacer le Ministre Henriquez dans cette même réalité. Entre un doute réel de part et d’autre des acteurs au lendemain de la tragédie ; la nécessité entre tous les fils et filles de ce pays d’undialogue permanent qui a déjà été initié par le feu-Président de la République, et ayant dans ce premier temps conclu à ce gouvernement de consensus ; etl’urgence de continuer à discuter et à s’asseoir ENSEMBLE, entre Haïtiens, en vue d’une issue pacifique à la crise et de l’organisation des élections en Haïti.

Le Premier Ministre, le Docteur Ariel Henry, a été très clair là-dessus, hier, à l’installation du cabinet ministériel, sur la question des élections et de la sécurité dans le pays : “L’une de mes tâches prioritaires sera de redonner à la population l’assurance que nous mettrons tout en œuvre pour rétablir l’ordre et la sécurité. C’est l’un des dossiers principaux auxquels le président de la République voulait que je m’attaque,car il avait bien compris que c’était un passage obligé si nous voulions réussir son autre sujet de préoccupation qu’est l’organisation d’élections crédibles, honnêtes, transparentes et inclusives ». Fin de citation.

En tant que ministre de la Culture et de la Communication, mes actions ont une double portée comme sa dénomination le dit clairement : développement culturel et dynamisation de la communication gouvernementale. Ma vision globale est donc d’articuler la culture comme vecteur d’harmonie et du vivre–ensemble, pour mieux répondre à ces deux exigences.

Dans ce contexte particulièrement difficile de la vie de la nation où l’on a besoin de nouveaux signaux d’espérance pour continuer à rêver ensemble, les actions du Ministère de la Culture et de la Communication (MCC) seront articulées autour de quatre (4) grands axes :

Premièrement, la Valorisation et la mise en industrie du patrimoine immatériel ; deuxièmement, l’Appui à la création et au développement des entreprises créatives locales, dans le cadre d’une démarche axée sur la promotion de l’économie sociale et solidaire ; troisièmement, le Renforcement institutionnel et la structuration du secteur culturel ; enfin, la redynamisation et l’implémentation de nouvelles stratégies de la communication gouvernementale.

Ainsi, mon plan d’action va se résumer :

Dans un premier temps, en la Modernisation et la commercialisation des fêtes traditionnelles (patronales, carnavals, Gédé, etc.) et du savoir-faire populaire, à travers des événements (foires, festivals, expositions, concerts, etc.) organisés par des opérateurs du secteur privé et du secteur associatif, au niveau des régions et au niveau local avec le soutien des pouvoirs locaux et la subvention conditionnée du pouvoir central.

Dans un deuxième temps, en la Dynamisation du marché du livre et de l’édition à travers un appui soutenu aux organisateurs de foires, de salons et d’autres événements autour du livre.

Dans un troisième temps, en la Dynamisation du marché de l’artisanat et de la mode à travers un appui soutenu aux organisateurs de foires, de salons et de spectacles.

Enfin, en des efforts consentis vers la Création et la réhabilitation d’infrastructures culturelles (salles de spectacle, salle multimédia) dans les différentes régions et communes du pays, à travers un partenariat public, privé, associatif et/ou communautaire.

Mesdames, messieurs,

Ainsi, s’articulera mon programme à la tête de ce Ministère qui m’est si cher et me rapatrie dans un moment si bref et si imprévisible qu’il me parait déjà si rude le labeur. C’est pour cela que j’en appelle au support de tous les employés de l’institution, ici au bureau de la culture, comme sur le Bois-Verna, à celui de la communication. Sans vous, la tâche me semble déjà trop difficile. J’en appelle aussi à la collaboration de tous les Directeurs généraux des organismes de tutelle du Ministère, ceux des arts, du livre, de la musique, du patrimoine et du droit d’auteurs, ainsi que nos médias de service public qui méritent une belle reconsidération dans nos nombreuses décisions administratives et de politique publique. Ils doivent continuer à jouer un rôle majeur dans l’éducation, la vulgarisation et le développement des grands projets du gouvernement en faveur de la population haïtienne.Vous aussi messieurs et dames, vous constituez un atout majeur de ce nouveau gouvernement.  

Mesdames, messieurs,

Être ici au ministère de la Culture et de la communication est tout simplement un exercice de parcours. J’ai passé plus de 11 ans dans le secteur de la communication, et toute ma vie (plaisanterie mise à part) dans le secteur de la culture en Haïti, comme journaliste, comédien, écrivain et critique. Ce qui fait de moi un élément sensible à la cause. Si sensible qu’il me sera aussi permis de travailler, au cours de mon passage à ce Ministère, à la Mise en place du fond communal de soutien à la création et à la production ainsi qu’à la carte d’artiste et/ou d’artisan professionnel.

A la presse qui a toujours accompagné la démocratie, même dans ses moments d’hésitation, aux patrons et associations de médias pour qui la tâche est si rude de faire fonctionner leurs institutions, j’envoie mes compliments les plus chaleureux. Je compte sur votre accompagnement solidaire. Et là encore, je vais citer une phrase importante prononcée, ce mardi 20 juillet, par le Premier Ministre, « La solution à la crise haïtienne doit venir des Haïtiens. Tout est négociable, sauf la démocratie, les élections et l’état de droit ».

Merci à vous tous et à vous toutes !

Vive la culture, vive Haïti !