Anaïse Hector et la peinture, une histoire amoureuse indissoluble
Elle s’appelle Anaïse Hector. Peintre et dessinatrice, Anie, pour les plus intimes, se cramponne à son pinceau pour créer son univers de vie. Ayant pour habitude de participer à des expositions d’œuvres d’art de tout genre, la jeune fille reste toujours sans opinion face aux commentaires venant des contemplateurs de ses œuvres. Coquète et éloquente, cette fille au sourire radieux a souvent, par ses travaux, attiré les regards des curieux de beaux arts. Des commentaires pleuvent. Toujours attentive, l’artiste écoute et améliore sa capacité d’imaginer la traduction de ses différents tableaux artistiques.
Anaïse Hector est née le 10 février 2001 dans une famille modeste et attentionnée. “Mes parents ne m’ont pas donné naissance seulement, mais ils me soutiennent depuis 20 ans”, a fait savoir la fille qui se dit fière d’être venue de cette union ; celle de ses progeniteurs conséquents. Et de poursuivre : “quant à mon côté peintre, je n’ai pas de mots pour les (parents) remercier, parce qu’ils m’ont fourni de lots d’accessoires de travail,” a révélé Anaïse lors d’une interview accordée à Vedette Mag. Selon elle, sa passion pour le domaine de l’art a commencé depuis sa tendre enfance. Souriante est sa manière quand elle vous aligne cette phrase après une question appropriée : “Je dessine depuis toute petite”.
Devenue artisane de pinceau, l’aînée d’une famille de deux enfants (deux filles) croit que ce n’est pas une chose simple. L’actuelle étudiante en psychologie à la Faculté des Sciences Humaines (FASCH) de l’Université d’État d’Haïti (UEH) commence à gribouiller avec de l’aquarelle et du décollage à la garderie Beatrice. Passionnée, elle est vite passée de l’étape peinturlurage au dessin à stylo noir alors qu’elle était en primaire à l’institution SCHEBEA. Au fur et à mesure, Anaïse s’améliore, et est devenue amoureuseuse de la caricature. Et malgré tout, ce n’était pas son dada. Ses études classiques bouclées une fois en 2018 à l’institution Sacré Cœur de Port-au-Prince, elle s’est fait inscrire au Centre D’art afin de concrétiser son rêve : devenir peintre. Cette fois, l’artiste en herbe a pu bien se sentir dans sa peau.
Commencée à évoluer dans un milieu adéquat, la Port-au-Princienne explique ses aventures au sein de cette institution. “Arrivée au Centre d’Art, j’ai trouvé des ami(e)s qui partagent les mêmes idées que moi en peinture», raconte la vingtenaire estimant que son entourage lui a valu beaucoup. Ainsi, Anaïse Hector a beaucoup plus d’exigences à produir des œuvres de bonnes factures dans le souci de capter le regard de son entourage, notamment de ses professeurs. Celle qui n’est pas un cœur à prendre n’hésite pas à expliquer ses expériences avec la peinture depuis son arrivée au Centre D’art. Cette institution qui, pour elle, est un tout éclatement de savoir et de l’esthétisme. La fille aux dreadlocks a trouvé son confort et a travaillé beaucoup plus en fournissant surtout et même parfois des tableaux autour de quelques termes comme : réchauffement climatique, immigration, insalubrité de l’environnement maritime, pour ne citer que ceux-là. Et chacune de ses œuvres topicalisées est créée pour sa participation à une exposition.
«J’ai participé à plusieurs activités d’exposition, tantôt à Port-au-Prince, tantôt dans des villes de province », a fait savoir l’artiste. En octobre 2020, l’étudiante de 20 ans s’était dirigée vers la ville de Jacmel au département du sud-est, ville natale de son père, à l’occasion d’une exposition culturelle d’octobre. En décembre de la même année, elle avait déposé ses valises à l’alliance du Cap Haïtien dans le département du nord. Et elle a participé à plusieurs autres expositions dont la foire artistique à kafé tap tap (Turgeau) et au Centre D’art de Port-au-Prince (à plusieurs reprises)
“J’attends votre commentaire” est peut-être la plus courte phrase qu’elle prononce quant elle vous parle de ses œuvres. «Peut-être, vous allez comprendre mes œuvres autrement, à l’opposé de mes explications”. Elle essaie tout le temps à analyser et à rendre claire la compréhension des gens autour de ses œuvres. Elle insiste surtout sur la façon dont le contenu de ses tableaux agit sur le psychisme de ses visiteurs distingués. Laisser les gens disent ceux qu’ils pensent à propos de ses œuvres est pour Anaïse une «vraie» méthode pour analyser les différentes compréhensions de chaque personne, lesquelles sont souvent homogènes, mais très loin de ce que les œuvres sont en réalité. Pour la talentueuse, c’est là, la philosophie de l’art.
Pour les autres artistes évoluant dans son monde, du moins les plus jeunes, la native de Verseau leur parle. “Etudiez, travaillez beaucoup d’avantage avec de l’esthétisme. Visez donc l’éclectisme pour une beauté plus originale afin de sortir dans l’ombre où vous êtes», suggère-t-elle. Anaïse Hector puise son inspiration pour son art éclectique aux côtés de l’artiste peintre surréaliste mexicaine Frida Kalho.
Emmanuel son David GUILLAUME