Ricot Marc Nicolson, un slameur sans filtre ?

Ricot Marc Nicolson, un slameur sans filtre ?

 

Ricot Marc Nicolson poursuit sa lancée prometteuse sur le chemin du slam contemporain. La sortie de sa mixtape en Avril 2021 ayant pour titre « Konsa l vini » l’a propulsé au rang des slameurs haïtiens, bien que peu connu. Retour sur la mixtape de l’artiste qui a gravi la scène du slam depuis 2012.

Ricot Marc Nicolson se taille un nom petit à petit dans l’univers du slam Haïtien. Le 27 Avril 2021, voyait le jour « Konsa l vini », la première mixtape du Port-au-Princien. Un opus sans filtre de 13 plages qui portent sur les épaules les vicissitudes et la lassitude qui s’immiscent dans la vie. « Klasik ft Sexy Bouboul », «Anvrè », « 2.0 », « Konsa l vini », « Ou bliye ft Wanganègès », « Domaj ft Sexy Bouboul », « Ou padone feat Fat Samy », « Konfesyon feat Négresse Colas », « S.l.a.m feat Condamné LSP », « Jis pou lòv », « SMS », « Gen yon rezon ki men », « Kwonik yon seliba », « sesyon 3 » et « Kouraj » sont les 13 titres qui figurent sur la mixtape de celui qui se dit inspiré du réel et de son quotidien.

À travers ce projet réalisé en deux ans, à cause des problèmes économiques, l’artiste met en avant ses passions, ses espoirs et ses vécus. Des textes qui s’obligent à dénoncer les injustices, réclamer le droit des enfants des rues et le droit à un système éducatif équitable. «J’ai toujours une haine contre l’État qui nous laisse livrer à nous-mêmes. Dans mes textes, je demande toujours à nos oppresseurs de faire un halte. Je suis toujours dans une démarche de conseiller», soutient l’artiste.

À l’issue de ces premiers titres, comme plus que ça M bezwen reyisi en collaboration avec Ps, son projet s’explique par sa façon de vivre le slam comme une thérapie, un nettoyeur. « Le slam est pour moi un ciment social qui est là pour nous orienter. Le slam aujourd’hui, c’est l’essence même de la littérature contemporaine. », confie Nicolson, ayant pour modèle Capitaine Alexandre et Mimetik tinèg.

Avant même la parution de “konsa l vini”, l’ancien étudiant en journalisme à L’ISNAC comptait déjà plusieurs titres à son actif. Citons, Kri m kont krim, im slam, sans compter les projets pour lesquels il a trempé sa plume.

La confirmation de ses talents était arrivée avec Kwonik yon seliba 1 et 2, des morceaux, à partir desquels, l’artiste de 28 ans commençait à entrevoir la lumière médiatique.

C’est en 2012 qu’à lieu sa rencontre avec les arts, bien que sans conviction à l’époque. Ses premiers contacts féconds avec le slam en 2013, tiennent au centre culturel CEREJ de carrefour et à un de ses amis qui lui a fait découvrir Grand corps malade à travers le texte « Rencontre ». C’est là qu’il a pris conscience que le slam était une chance à saisir, à profiter coûte que coûte. « Ce texte m’a fasciné. Je me suis dit que je vais délivrer mes textes », remémore-t-il.

Au fil du temps, son ambition grandissait. « J’ai documenté sur le sujet pour connaître le contexte de sa création. Et depuis, je suis adhéré à ce mouvement, le slam. » Se sentant prêt et conscient de son amour pour cet art urbain, il a sorti environ sept morceaux et à prêter sa voix à plusieurs activités culturelles. L’artiste qui définit en créole le slam comme: souf (souffle), lanmou (Amour), Angajman (engagement), Moun (Humain), invite ceux et celles qui souhaitent faire du slam à lire sur le sujet et à prendre part à des ateliers. L’artiste ne compte pas s’arrêter parce que le slam semble déjà lui assurer un rendez-vous avec l’avenir.

Jessica Nazaire

Jessica Nazaire

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